"J'ai toujours été nulle en équilibre !"  Croyance ou réalité ?

C'est quoi ?

L’équilibre corporel n’est pas une donnée en soi, il se construit. Un mauvais équilibre résulte de mauvais appuis donc d’une mauvaise posture. C’est parce qu’un mauvais geste entraîne un équilibre précaire qu’il conforte la croyance « je suis nulle en équilibre », croyance qui a son tour entretient le mauvais geste technique. Car la croyance est un processus mental qui s’élabore à partir de notre expérience et nous fait adhérer à une thèse ou à une hypothèse que l'on considère alors comme une vérité.

Pourquoi ?

Le corps est une fantastique mécanique pourvue de toutes les options rêvées, parfois son propriétaire en a survolé la notice. Sûr que son intelligence est au-dessus de ses émotions et de ses ressentis, il peut s’égarer en chemin en optant pour de mauvaises utilisations et il en subit les conséquences. 

 

Bien sûr, il y a des pieds douloureux, déformés, arthrosiques, inflammatoires et tant d’autres pathologies qui vont perturber l'ancrage, parce qu’elles alimentent la croyance que l’équilibre est devenu impossible. Mais ces problèmes sont-ils consécutifs au mauvais équilibre ou la cause du mauvais équilibre ? Quelle influence ont ces problèmes podaux sur l’équilibre tant physique que psychologique ?

 

De mon point de vue tout est lié. Et je vais parler dans cet article de l’aspect biomécanique. L’aspect psychologique sera abordé dans le prochain article.

 

La grande majorité des personnes n'ayant pas d'équilibre ignorent cette réalité : le pied socle du corps. L’équilibre sur un pied est précaire parce que :

  •       je n’ai pas conscience que mon pied va du talon aux orteils ;
  •       je n'ai pas conscience que mon pied est en capacité de supporter tout le reste du corps et je sollicite d’autres parties du corps (jambe, épaules, dos…) ;

  •       je ne suis pas en contact avec les informations captées par mon pied ;
  •       je n'utilise pas la force du sol pour m'appuyer dessus ;
  •       je pense à  tort ou à raison que mon pied ne peut pas le faire ;
  •       je sais que je n'y arriverai pas.

J’adopte alors une posture qui empêche le corps de s'aligner sur le pied socle. Je confirme ainsi mon expérience en me basant sur de mauvais gestes techniques et je cultive ma croyance.

 

Comment ?

Une articulation est formée d’au moins deux os en contact avec une capsule et des ligaments pour bien tenir ce couple. Les tendons des muscles associés assurent eux la mobilité de cette articulation : chaque muscle a son opposé pour assurer l’équilibre du mouvement et non celui de la structure. L’équilibre du mouvement implique la tension juste entre ces muscles opposés. Un déséquilibre de tensions musculaires va entraîner une déformation sur la structure de l’articulation et donc un mauvais geste technique.

 

Faire nécessite un objectif. Plus le but est défini et les moyens à disposition connus, plus notre énergie sera stimulée vers la réalisation du projet. Par conséquent, pour tenir correctement sur un pied, faut-il déjà prendre conscience de l'existence de ce pied comme point d’ancrage au sol. Il est le socle sur lequel reposera tout le reste de la structure.

 

Les pieds, composé de 26 os du talon au bout des orteils, sont le socle, les jambes les pieds de la table, le bassin le plateau de cette table et le dos la pile d’assiettes posées dessus. Quand une table est bancale que fait-on ? On cherche à la stabiliser avec une cale. Cette cale s’appelle semelle en podologie.

 

Par sa structure le pied est un socle ajustable et quand les informations reçues par celui-ci deviennent des perceptions claires alors la personne est capable d’ajuster son ancrage au sol et sa posture. Si les perceptions ne sont pas bonnes ou la croyance de ne pas arriver à tenir en équilibre est trop présente alors une semelle peut aider à aller vers l’autonomie d’équilibre.

 

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